• Ville minière de Rubaya, territoire de Masisi. Eglise pentecôtiste itinérante.Les problèmes fonciers sont au cœur des violences au Nord Kivu. L’absence de l’état au niveau rural mis en parallèle au pouvoir coutumier instrumentaliste engendre des conflits locaux opposant les communautés sur des questions de compétition foncière et économique.
  • Dancing Ashes
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  • Mine de cassitérite de Rubaya, Masisi, Nord-Kivu.
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  • Rutshuru territory, November 2012. M23 patrol in Virunga National Park. //Territoire de Rutshuru, novembre 2012. Patrouille du M23 dans le Parc de la Virunga.Le M23 est né en avril 2012 d’une mutinerie au sein de l’armée congolaise. Le groupe rebelle revendiquait que les termes de l’accord du 23 mars 2009 entre le CNDP (milice politique armée dirigée par Laurent Nkunda) et Kinshasa n’avaient pas été respectés.
  • Goma, November 2012. M23 rebels in the outskirts of the city//Goma, novembre 2012. Rebelles du M23 dans les faubourgs de la ville.Constitué pour la plupart d’anciens du CNDP, le M23 prend la ville de Goma une semaine durant.
  • Goma. Prêche du pasteur Ovatia à l'église MEPAC, dans le centre-ville. (Mission des églises pentecôtistes en Afrique centrale). Les églises évangélistes pullulent dans toute la République démocratique du Congo depuis deux décennies.
  • Territoire de Masisi, juillet 2013. Un enfant de chœur range l’autel après l’office matinal.
  • Quartier Don Bosco, Goma. Uivine, 12 ans est originaire de Masisi. Elle a fuit son village en 2008 en proie aux combats initiés par la rébellion du CNDP. Elle n’est jamais retournée.
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  • Enterrement du major des FARDC Tito Lwaboshi Sekalashi, abattu à son domicile avec son épouse et son enfant.
  • Enterrement du major des FARDC Tito Lwaboshi Sekalashi, abattu à son domicile avec son épouse et son enfant.
  • Des soldats FARDC (forces armées de la RDC) sur la ligne de front de Kanyaruchinya, à 8 kilomètres de la ville de Goma.
  • FARDC (Armed Forces of the DRC) soldiers on the front line at Kanyaruchinya, 8 kilometres from the city of Goma.//Des soldats FARDC (forces armées de la RDC) sur la ligne de front de Kanyaruchinya, à 8 kilomètres de la ville de Goma.
  • Serbungo, 17 ans. Au mois d'aout il a fuit Rubabe (territoire de Rutshuru) lorsque des soldats du M23 ont débarqué dans sa famille pour l'enrôler de force. Réfugié dans le camp de Kaniyaruchiniya, il fuit une seconde fois lorsque les rebelles prennent la ville de Goma, et se réfugie à la paroisse Don Bosco, avec d'autre déplacé de guerre.////////
  • Centre de santé mentale de Goma. Jean-Marie,20 ans est interné depuis une semaine. Sa mère est persuadée que le démon lui a jeté un sort. Malgré de nombreux cas, les problèmes mentaux sont peu traités à l’est de la RDC et les malades sont généralement laissés à la charge de leur famille.
  • Territoire de Masisi. Camp de déplacés de Rubaya, qui accueille plus de 50000 personnes. Depuis 2012, le regain de tension a provoquer le déplacement de plus de 2,2 millions de personnes à l'intérieur du pays selon l'UNHCR.///Masisi territory. Rubaya refugee camp, which has hosted 50000 people since 2012.
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  • Foula Amani, fille de réfugiés,  dans les ruines du camp de déplacés de Kanyaruchinya, après l'arrivée du M23 dans la ville de Goma.
  • Niyaragungo Volcano, overlooking the town of Goma////Volcan Niyaragungo, qui domine la ville de Goma/

Dancing Ashes

« On dénichait dans la nuit çà et là des quarts d’heure qui ressemblaient assez à l’adorable temps de paix, à ces temps devenus incroyables, où tout était bénin, où rien au fond ne tirait à conséquence, où s’accomplissaient tant d’autres choses, toutes devenues extraordinairement, merveilleusement agréables. Un velours vivant, ce temps de paix »

« Voyage au bout de la nuit », Céline, 1952

Le 20 novembre 2012, le M23 prenait la ville de Goma face à une armée congolaise en débâcle. Les casques bleus, figés derrière leur mandat, regardaient le drame se jouer devant leurs yeux, abandonnant un peu plus la population à elle-même alors que la communauté internationale s’indignait, en vain. Deux semaines plus tôt, le porte-parole de la MONUSCO assurait pourtant que Goma ne tomberait jamais aux mains des rebelles.

Cette déclaration perdue dans un torrent de discours contradictoires caractérise l’environnement délétère qui règne depuis deux décennies au Congo. La prise de Goma ne sera donc qu’un soubresaut, un de plus, dans l’histoire du conflit au Nord-Kivu.

Le groupe rebelle M23 qui figure en haut de la liste des ennemis de l’Etat congolais, n’est que l’arbre qui cache la forêt. Plus de quarante bandes armées viennent envenimer la situation à l’est de la République démocratique du Congo. Leurs griefs n’ont d’égal que leur cupidité, celle-là même qui leur donne les moyens de continuer la « lutte ». Car bien avant d’être un conflit de minerais, l’instabilité au Kivu prend ses racines dans une gestion foncière inexistante et une approche de la citoyenneté controversée. En équilibre sur un pouvoir souvent jugé illégitime et toujours faible, c’est toute la région qui bascule.

La cassitérite et l’or, entre autres, manne quasi intarissable pour les chefs de guerre locaux, ont mué depuis des années l’économie locale en économie de guerre. Réduits en esclavage, les réfugiés sont employés à vil prix pour s’enfoncer profondément dans les terres dont ils ont été dépossédés.

« La patience est la longueur du temps ». Cette phrase griffonnée sur une maison abandonnée de Goma résume l’état d’esprit général. Les habitants des Kivu, envers et contre tout, ont appris à dompter ce quotidien, à se l’approprier, à se réjouir de chaque moment de répit, à manifester contre l’immobilisme des uns, et à soutenir les initiatives des autres. Les rues de Goma continuent de grouiller, s’inventant çà et là des quarts d’heure qui ressemblent au temps de paix.

La récente victoire de l’armée régulière (les FARDC, soutenue par la Brigade d’intervention de l’ONU) sur le M23 début novembre a donc été accueillie par la liesse populaire. La région se prend à croire à un nouvel élan qui la libérerait de tous les groupes armés. Après des décennies d’horreurs et de pillages, le Kivu se surprend à espérer.